mardi 4 septembre 2012

Obrigado Cris...

Le goût morbide des hommages est si fort chez le commun des mortels que Cris ne recevrait pas d'hommages bien différents s'il s'en était allé pour un monde meilleur plutôt qu'à Galatasaray. Il faut cependant reconnaître que c'est un des derniers pans d'une époque qui file avec notre zagueiro historique. Sauf erreur, des belles années ne restent plus que Réveillère et Vercoutre et ce n'est pas leur faire injure de dire qu'ils n'auront pas marqué le club de la même façon que notre sympathique défenseur lisse et tatoué. 

Cris a débarqué en remplacement d'Edmilson en 2004, venu direct de Cruzeiro et annoncé par Caçapa lui même comme "méchant". Il purgeait alors au Brésil une suspension de plusieurs mois pour quelques méfaits avérés lors du derby face à l'Atletico Mineiro je crois. Son arrivée fut spectaculaire. Il semblait aimanter le ballon et faire peur à tous ses adversaires. Sa réputation, ses tatouages (l'épiderme outrageusement dessiné était alors moins en vogue qu'aujourd'hui), son apparence intraitable et ses interventions tranchantes et fermes le firent entrer de plein pied dans la légende de la Ligue 1 des années 2000 et de l'OL en général. Derrière le meilleur milieu de terrain de France (et d'Europe ?), Cris jouait dans du velours et en imposait tellement qu'il se facilitait le boulot.
Le coup d'arrêt fatidique eut lieu à Toulouse en août 2007 quand il fut blessé par Elmander. La suite ne fut plus au niveau des premières années même si des saisons durant, Cris tint une place importante dans l'effectif et la défense à bout de bras derrière un milieu de terrain qui s'effilochait lui aussi sérieusement. 
Il semble que sa dernière prolongation de contrat l'ait un peu cantonné dans un confort pas tout à fait en adéquation avec la hargne nécessaire pour un défenseur. Les blessures ont grandement perturbé ses dernières saisons. 

En ce qui me concerne, Cris constituait le gage d'un voyage tranquille, à l'époque où l'Europe était encore un terrain de conquêtes, l'incarnation même de la solidité de l'OL au mitan des années 2000. Un joueur qui faisait parfois avancer à lui seul l'équipe et marqua des buts importants certains soirs où les attaquants n'étaient pas en verve. 

Cris restera désormais invaincu dans les derbies face à St Etienne. C'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi... (mille excuses pour la référence !). Je ne sais plus quel joueur stéphanois se fracassa la jambe sur celle de Cris en réduisant le score à 3-2 lors d'un derby disputé à Gerland. C'était ça Cris !!

Cris, ce n'est finalement qu'un seul carton rouge en 300 matches avec l'OL (quand je vous dis que sa réputation lui a grandement facilité les choses) et le regret de ne pas avoir laissé Fabio Santos finir Claude Puel un soir de déroute dans les vestiaires de Valenciennes. 




Obrigado Zagueiro !

1 commentaire:

PR a dit…

Bel hommage que tu rends, ici, à ce défenseur brésilien qui aura marqué l'histoire du club, mais qui reste quand même, loin du niveau de son compatriote Edmilson et surtout de l'inoubliable Louba Mihaijlovic, qui reste à mes yeux, le plus grand défenseur central, que l'OL ait pu compter dans ses rangs.
Cris , en fait, a réalisé 3 superbes saisons, et n'a jamais pu retrouver le niveau qui était le sien, avant sa blessure contractée à Toulouse.