lundi 17 décembre 2012

Juninho à New York

Vous n'ignorez plus rien de l'itinéraire pour se rendre au stade des NY Red Bulls, quelque part dans le New Jersey... Voila qui pourra vous être utile pour aller voir Juninho Pernambucano o Reizinho sous sa nouvelle tunique. C'était dans l'air depuis deux semaines environ et cela semble officiel désormais. Il semble que Vasco da Gama a eu quelques problèmes à payer les salaires cet automne, ce qui expliquerait leur énorme passage à vide lors du Brasileirao qui leur coûta la qualification en Copa Libertadores. Pas franchement d'assurance d'avoir un équipe compétitive pour la saison qui reprendra dans 6 mois, donc Juni a semble-t-il préféré voir comment ça taquinait le ballon du côté de la même côte est mais beaucoup plus au Nord. Je vous ai déjà gratifié d'une photo de l'intérieur du stade il y a quelques semaines, alors voici les coulisses. 

C'est étrange... Je sens que bien qu'y étant allé plus souvent qu'à mon tour lors des 4 dernières années, je vais pas tarder à refaire un tour du côté de New York City. Les alentours du stade de Harrison n'ont rien de charmant mais sont bien moins flippants que le quartier autour de Sao Januario, le stade de Vasco, à Rio !

PSG - OL : 1-0

Etait-ce le redoux qui nous surprend en ce mois de décembre après quelques frimas plus appuyés encore qu'une semelle d'Ibrahimovic sur la gueule Lovren ? Toujours est-il qu'en plus des deux bus de supporters Lyonnais venus de notre belle ville, pas moins de 1400 Lyonnais se sont rassemblés au Parc des Princes hier soir. Un chiffre quasi-historique, comme si nos nombreux concitoyens exilés à Paris s'étaient laissés gagner par l'enthousiasme que dégage l'OL depuis le début de la saison. Enthousiasme qui ne permit toutefois pas à l'ambiance de décoller puisque la plupart des Gones présents adoptèrent une attitude totalement passive. Pas facile de réveiller et coordonner deux étages d'un même parcage sans tambour ni mégaphone. Les grands moments de folie se résumèrent donc à quelques "gueulantes" de la part du kop Lyonnais. Et un peu comme sur le terrain, on ne peut que regretter de ne pas avoir su saisir l'occasion car, plan Leproux oblige, Auteuil confirma qu'en dehors de répondre "Paris !"au speaker et d'insulter ses voisins la plupart du temps, la tribune baigne dans une torpeur qui confine parfois au recueillement. Là-bas aussi, je crois que l'absence de tambours et de mégaphones ne doit pas franchement aider, mais  n'oublions pas cette merveilleuse acoustique du Parc qui vous donne l'impression de rivaliser en décibels avec l'Argentine dès qu'une centaine de personnes se donnent un peu de mal. 

L'accès au Parc reste une aventure plus merveilleuse qu'un jeu de piste : il faut trouver son contact qui vous remet vos places, montrer patte blanche, commencer à contourner le désormais arachnéen stade Jean Bouin, passer à plusieurs centaines une fouille minutieuse opérée par 3 (trois) CRS, puis rentrer au stade et choisir son niveau. 20 bonnes minutes au total, un poème ! Naturellement, une fois la partie finie, il faut rebrousser chemin par les mêmes circonvolutions à la notable exception toutefois que la fouille n'est plus de mise. 

Côté terrain, l'OL débarqua pour ce sommet (le 1er face au 2ème) sans une grosse partie de ses possibles titulaires : Lacazette, Briand, Grenier, Gourcuff blessés et Dabo suspendu. L'alerte musculaire ressentie face à Nancy dans la semaine n'empêcha finalement pas Réveillère de prendre part à la fête. ce fut un moindre mal. Gonalons revenait de suspension, purgée face à Nancy. Au moment de bâtir son équipe, nul doute que Garde prit les titulaires naturels encore disponibles et composa son tangram tactique. Au menu : surveiller Zlatan, garder Umtiti dans l'axe tout en récupérant Lovren, éviter de sacrifier Licha sur un côté, trouver de l'animation offensive sans meneur de jeu. Voici les quelques données qui aboutirent à un inédit 5-3-2 avec Réveillère et Bastos sur les côtés, et un milieu de terrain Gonalons - Fofana - Malbranque.
Composition inédite et exigeante pour un effectif ravagé, accablé par les répétitions de matches pour les uns (Gomis et Malbranque notamment) et le manque de compétition pour les autres (Bastos - Lisandro). La première mi-temps, l'OL fit illusion et même mieux dans le jeu, combinant bien au milieu de terrain, avec une circulation de balle très fluide mais un manque de percussion et de tranchant un peu flagrant devant. Solide, le galactico-Qatari St Germain jouait plutôt le contre et plutôt pas mal notamment à la 45 + 2ème minute quand sur un contre de contre (vous suivez ?) Zlatan vit son centre légèrement dévié par Bisevac catapulté au fond des filets par Matuidi. Une énorme punition ! Quelques minutes auparavant, Lisandro avait trouvé le poteau sur une passe en profondeur de Fofana. Cruel. 

La deuxième mi-temps eut raison des espoirs lyonnais : l'équipe baissa physiquement et donc techniquement... le PSG récupéra la balle et s'offrit quelques occasions repoussées par Vercoutre. Garde fit un coaching tardif comme souvent : Benzia remplaça Gomis et Mvuemba le fantôme d'un Malbranque exténué à la 85ème. La messe était dite. Paris n'avait pas grand chose à dire mais n'a pas manqué d'arguments. Vous avez la liberté d'y voir une métaphore... 

Photo : Un soir de victoire (Coupe de France) à Paris 

mardi 11 décembre 2012

Bonus : la réaction de Romeyer




Ce pauvre Roland... n'en perdrait-il pas son Français ? (Video de lequipe.fr)




lundi 10 décembre 2012

Derby... un soir de victoire chez les Guichard

Il faut bien accepter l'idée qu'un jour cette série prendra fin, mais si tout continue comme depuis quelques années, il est raisonnable d'espérer jouer encore les prolongations quelques temps. Lors du dernier derby à GG, je m'étais promis de lister les conneries d'avant derby avant que cela ne tourne dans  une grande spirale de procrastination et finisse par se vider dans l'évier de l'oubli (pour les détails).

Cette année, le derby s'annonçait donc chaud : invaincus depuis 13 matches, les verts occupaient le haut du classement et par le jeu des matches en retard s'étaient même offert le luxe de nous devancer au classement pendant quelques jours : victoire au Parc, qualif' face au PSG en Coupe de la Ligue avaient permis aux gagas de faire le plein de confiance. Au moment d'ouvrir les hostilités, la brillante victoire à Marseille, le match plein d'abnégation face à Montpellier nous avaient permis d'afficher 5 points d'avance sur les chiens verts... Ce n'était pas du luxe. Comme d'habitude, le "peuple vert" s'était délecté de l'avant match, à coups de petites phrases riches de la subtilité locale, made in Manufrance. La semaine dernière, le bon président auquel on ne confierait pas ses enfants, Roland Romeyer s'était fendu d'un parallèle entre Vercoutre et Ruffier, les comparant respectivement à une 2CV et une Ferrari. La suite fut délectable...

A ne pas oublier non plus, la veille du match, le tifo Magic Fans révélé en avant première sur internet par les Ultras Lyonnais, qui remercient encore, parait-il, leur taupe... Un vrai derby !

Un vrai derby et un vrai foutage de gueule également puisqu'à l'heure d'embarquer pour le Forez, seuls 900 places avaient été mises à disposition par les Stéphanois pour leurs visiteurs. Le nouveau parcage, en quart de virage, n'avait ouvert que dans sa partie inférieure. Les spéculations allaient bon train sur la nouvelle configuration et la proximité avec les Magic Fans. Perchés à 4 bons mètres de haut (pour le bas de la tribune), la zone a des allures d'entonnoir ce qui facilite la coordination des groupes et bénéficie d'une bonne résonance. Les MF ont-ils baissé ou le fait d'être en retrait a-t-il changé la perception de l'ambiance ? Toujours est-il que de ce nouvel endroit, l'ambiance parut bien moins chaude que par le passé. Un plexi, un filet, une rangée de CRS, une fosse rendent la cohabitation proche mais cloisonnée pour conserver l'aspect bon voisinage et rivalité de bon aloi en toutes circonstances. A la fin du match, les pensionnaires de "la Nord" nous gratifièrent d'un long moment de bonheur au cours duquel nous fut donné le loisir de contempler la tristesse, la colère et la résignation sur leurs visages, le tout assaisonné des plus ignobles menaces du genre "toi je me souviens de ta tête..."Une merveille, ne changez rien !

Le match ? Ah oui... comme dirait Garde, "le derby commence à 21h"... Il commença par le témoignage visuel d'un stade qui se complaît inlassablement dans son passé et s'invente une culture à coups de stéréotypes : un mineur en Nord, les poteaux carrés et la "légeeaaoonde" en Snella (où sont exilés les GA). Le match débuta donc dans un engagement qui annonçait un match de grosse intensité. La première minute, placée sous le signe du "mettre le pied" quitte à le mettre sur la jambe de l'adversaire rassura d'emblée les inquiets de voir l'esprit derby partir dans un écran de fumée façon "beau-jeu". Le match fut intense, très intense, cadenassé et engagé, un derby de froid polaire avec une équipe qui contrôle et une autre qui donne mais qui traque (puis craque). Rien de spécial en première mi-temps, si ce n'est une passe en retrait mal appuyée de Bisevac à Vercoutre qui faillit profiter à Aubameyang et surtout la sortie sur blessure de Grenier, l'homme qui marche sur l'eau et garantit les offrandes, dès la 12ème minute, remplacé par Fofana.

La deuxième mi-temps partait sur le même rythme quand Dabo décida d'innover en prenant un deuxième rouge dans le cadre d'un derby, performance à noter. Et comme l'an dernier à Gerland, l'infériorité numérique s'avéra être le tournant du match. Gourcuff céda sa place à Bastos qui envoya valser la "Ferrari"Ruffier sur coup franc direct plein axe. Dès lors, la résignation et la fatalité étreignirent les tribunes et le match se débrida un peu, sans que les stéphanois ne parviennent vraiment à se créer de véritable occasion (hormis cette frappe de Clerc qui passa de peu à côté). Au cours des arrêts de jeu, Vercoutre sortit le grand jeu sur une balle hors-jeu. Il fallait bien qu'il se réchauffât, je présume.

Fin du match, les joueurs heureux comme des Gones sur la pelouse, mais empêchés par la police de venir nous saluer jusqu'en bas de la tribune (trop près des Magic ?! On rêve...)

Du côté tribunes, c'est une tradition désormais, un nouveau chant en hommage à nos voisins... kitsch, bête et méchants, avec des paroles "explicites". Cette fois sur l'air d'intervilles... l'an dernier c'était sur celui de "je t'aime à l'italienne"... Tout une époque !

Chose promise, chose due, un petit florilège de réactions d'après match et de vidéos...


VERCOUTRE
"C'est une grosse performance de tout le monde. On a fait preuve d'humilité, de solidarité. On peut aller très haut dans ces conditions. On a essayé de développer du jeu. Un gros point positif de gagner ici. On va savourer. Je suis content de ne pas avoir pris de but. Les propos d'avant match étaient maladroits à mon égard. On n'a pas réagi. On a agi", a indiqué le dernier rempart sur le site officiel de son club.


- Jean-Michel Aulas, on vous imagine heureux.
- Oui, c'est une grosse satisfaction. Saint-Etienne était très revanchard, dix-huit fois revanchard.



La vidéo "caméra embarquée" avec l'accent du cru...




La vidéo de JMA parlant après le match :






lundi 19 novembre 2012

Rions !

Au lendemain du retour de l'OL à la première place, moi, plein de méchanceté ne trouve rien de mieux que d'enfoncer ce bon Jeandeux... On va le payer un jour ce mauvais esprit !! 
Fin octobre, je bullais tranquille en Indonésie alors que l'OL faisait plus que du bon boulot et voici que je reçois un SMS me disant que dans l'Equipe Puel déclare que Makoun lui fait penser à Pirlo...
Tel Saint Thomas, je n'évacuais la plausible hypothèse du canular qu'après que l'on m'a remis le journal. 
Nom de Nom !! C'est vrai... de sa voix de fausset du sud-ouest, la légende a osé ! L'amour rend aveugle, mais ça n'implique pas de s'étaler aux yeux du grand monde !

Jean II a pris ce week end une part importante dans le succès Rennais au Parc (1-2) en... se faisant expulser à 40 minutes de la fin, laissant ses coéquipiers à 9 contre 11. La logique voudrait qu'il ait été privé de la prime de match Salma Hayek à la fin de la rencontre ! 



samedi 17 novembre 2012

Gomis


Gomis est arrivé à l'OL au début d'une saison puélienne, il était stéphanois, lent, trop souvent maladroit. Au bout de quelques mois, Gerland l'avait dans le nez. Le gars, lui, faisait profil bas... Il finit par se racheter petit à petit, en trouvant un rôle de pivot où l'envergure de son postérieur faisait merveille. Puis, sa faculté à claquer des buts utiles dans des matches anonymes mais rémunérés à trois points acheva de rendre sympathique ce joueur qui restera pour moi le seul à avoir progressé (par lui-même ?) sous le coaching de Puel. Rétrospectivement ce n'est pas un mince exploit. Il ne marquera pas durablement l'histoire de l'OL, il énerve encore souvent, mais reste ce joueur régulier qui finit toujours par claquer à droite à gauche. 
Il a marqué mercredi dernier à Parme le but victorieux de l'équipe de France. Concrètement, on s'en fout, certes, mais imaginer que cela a dû lui faire rudement plaisir me fait assez plaisir également. 
A cette sympathique jeune fille rencontrée un soir de victoire au Parc en Coupe aussi, j'imagine... 

jeudi 15 novembre 2012

Bilbao, déplacement vintage

Les années ne soignent guère la nostalgie et je ne sais pas bien pourquoi mais chaque 31 octobre me ramène à Rome où l'OL terrassa la Lazio en 1995. C'était mon premier déplacement européen et quelques autres ont suivi depuis. L'ambiance d'un Olimpico à demi rempli n'avait rien à voir avec l'ambiance qui nous accueillit en 2007 avec la Roma, mais nous étions en Italie et pour la première fois depuis 35 ans l'OL jouait un club italien. Ce fut un premier voyage véritablement épique, un vrai trip dans un grand pays de culture de tribune pour la plupart d'entre nous. La police italienne, casquée de bleu ciel, la bande rouge sur la couture du pantalon, le foulard autour du cou roulait les mécaniques, on ne se sentait pas franchement bienvenus mais on percevait bien qu'en cas de problème cela pouvait pleuvoir sec. Drôle d'impression. Parcage étalé, guère organisé, mais complètement détraqué sur les deux buts. Les déplacements suivants en Italie confirmèrent cette impression. La police cherche à intimider, elle y a du répondant, sans finesse mais une partie de la tribune semble vous appartenir tant que la ligne blanche n'est pas franchie. La police y semble dans une logique de gestion et d'affrontement dont les limites ne sont pas celles que l'on connait en France.

Côté Pays Basque, je ne connais guère le principe mais l'Ertzaintza ne fait guère rigoler, il faut dire que pendant de longtemps, les questions d'émeutes urbaines ont du leur donner pas mal de fil à retordre... Basques, masques, casques (... et Bergamasques), leur entrée dans la tribune lyonnaise après les tensions consécutives au premier but (Gomis en première mi-temps) calma sérieusement les esprits. Comme je le fis remarquer à un stadier local, pourtant costaud comme un basque, avec la police c'est plus très fair-play... Le reste du match se passa finalement sans encombre, malgré les chants pro Ultra Sur des mecs du Nord, San Mames cessa de s'indigner et les gamins de l'autre côté du filet ne se fatiguèrent plus à agiter leurs drapeaux pour le rassemblement des prisonniers de l'ETA dans les prisons du Pays Basque. Auparavant la journée avait été chargée : quelques agressions de supporters lyonnais dans le casco viejo par des ultras de Bilbao à la recherche des fameux copains des US, une arrivée du bus des joueurs de l'Athletic salué par des fumigènes rouge et vert et pour couronner le tout une charge des indep' Bilbainos vers le parcage lyonnais une heure avant le match qui fut dispersée déjà par l'Ertzaintza. Nous étions deux à arriver derrière ce groupuscule casual qui prit ses jambes à son cou après avoir balancé un fumi sur la camionnette des flics.

Moyennant 60 euros, vous obtenez l'accès à votre parcage de San Mames et avez le loisir de suivre le match derrière un filet qui vous gâche bien la vue, mais auparavant la sécurité vous a demandé de retirer vos chaussures pour inspecter celles-ci... Plus qu'un accueil, une démonstration d'hospitalité ! La Cathédrale de San Mames a ceci de respectable qu'il s'agit d'un stade très à l'ancienne avec quelques piliers au milieu de la tribune latérale. Le parcage se trouve au rez de chaussée, sous le virage supérieur, c'est une cage à lapin confinée où l'on a l'impression de pouvoir toucher le plafond. Ca permet à la zone de résonner comme il faut, ce qui finit toujours pas encourager les Gones à chanter plus fort. Finalement, il ne s'est pas passé grand chose mais la soirée n'eut rien de très "carton-bleu", au contraire. Ambiance un peu bête et méchante - à l'ancienne - puis enthousiasme légitime et rafraichissant tout au long d'un match à rebondissement... un match de l'OL début saison 2013, finalement. Après tant d'années à crever de haine face à l'apathie lyonnaise récurrente sur les pelouses, on finit par être surpris par cette envie de jouer et de gagner souvent naïve qui prend nos Gones cette saison. La "cathédrale" resta silencieuse et les 200 Gones du parcage profitèrent de l'aubaine pour faire entendre leur joie. La mobilisation n'avait rien de grandiose mais au moins le passage à la C3 a nettoyé les parcages des touristes squattant les zones visiteurs lors des déplacements "prestigieux"de C1. Reste aux groupes Nord et Sud de retrouver cette envie de se déplacer en Coupe d'Europe, de s'approprier à nouveau ce club et de le pousser au cul comme il semble l'aimer depuis quelques mois. A la fin du match, tous les joueurs sans exception vinrent partager la joie du parcage en restant un bon moment sur la pelouse. Classe ultime : le retour de Grenier, fraîchement douché une demie heure après le match qui vint offrir son maillot (qui, coup de bol échut à un gone assidu des déplacement européens). Il fallut bien 45 minutes pour sortir du stade, aller voir les joueurs pour nous puis soigner à la caña les cordes vocales endolories avec des copains belges et du Nord. 

L'Athletic, quant à lui, avait atteint la finale de la C3, balayé par l'armada latino de l'Atletico à Bucarest, on peut légitimement penser que le calendrier s'allègera plus tôt pour eux cette saison. Le club galère, Llorente est puni, il boude et cire le banc, le pressing est léger, c'est très laborieux et après 4 matches les Basques sont derniers du groupe avec un seul point. Du côté de la culture, en revanche, la "néo-trendy" Bilbao semble toujours plus fière de son Athletic, malgré l'avènement de la culture qui a secoué la cité industrieuse et grise du passé. Les couleurs rouge et blanc sont omniprésentes sans être envahissantes, les souvenirs des décennies passées restent à l'honneur. Les maillots du Barça sont rarissimes, ceux du Real Madrid n'ont visiblement pas droit de citer. 

Au final... une victoire de plus à rajouter à l'impressionnante liste des conquêtes lyonnaises depuis 20 ans en Europe. Qu'importe le silence radio des médias, gagner à San Mames reste une authentique performance. 



lundi 1 octobre 2012

Saudade : Juninho et Fred

N'aurais-je pas déjà expliqué ici ce qu'est la Saudade ? Aux confins de la langueur et de la nostalgie, la saudade est un sentiment très lusophone que l'on peut utiliser pour exprimer le sentiment d'un être qui vous manque.

Ce week-end, l'OL a échoué face à Bordeaux, bien aidé par l'arbitre qui a refusé un but valable à Lacazette à 0-1. C'est ainsi. C'est un match sans, où la réussite et la chance ont fui. Dans ces cas là, alors que l'automne pointe le bout de son nez rougi par le vent, on est alors assailli par ce sentiment de saudade en pensant à ces deux joueurs qui nous ont régalés à une époque.

Vasco, ce cher Vasco, l'a emporté 3-1 face à Figueirense avec deux passes décisives de Juninho (um passe açucarado do Juninho) et un but pour finir. Tranquille...

Quant à Fred, il a donné la victoire à Fluminense au stade Engenhao face à Flamengo et permis à Fluminense de consolider son leadership dans le Brasileirao. En Portugais, ce genre de but se dit golaço ! "com estilo, com precisao, com categoria !!"







jeudi 27 septembre 2012

Lille, son nouveau stade...

Lille s'est doté d'un nouveau stade, le premier en France qui ait une gueule de nouveau millénaire... Non pas qu'il soit original ou bien différent de ce qui se fait ailleurs, mais peut-être était il temps que la France ait autre chose à proposer que les machins rafistolés en 1998. De mon côté, le déplacement a commencé par un pèlerinage sur les anciens lieux du Lille que j'ai connu dix ans auparavant. Plus de Grimon' (rasé), plus de Taverne de l'écu, plus de friterie au stade, plus de boue sous les pieds ni à l'ourlet du jean. En lieu et place de tout cela, un accès par métro exemplaire, des rames toutes les minutes qui éclusent les 50.000 spectateurs comme qui rigole et un chemin goudronné, nickel, éclairé jusqu'au stade, bulle métallique un rien pneumatique, comme à Munich avec de vastes esplanades et une résidence étudiante en face. Admettons !

Accès au parcage visiteur : à côté de la guérite H ou I (qu'importe), entrez par une porte à l'opposé du stade, pénétrez l'environnement 100% béton et descendez deux étages. Vous voici dans le parking visiteur : 99% béton et 1% néon. Achetez votre place, prenez la direction de la petite porte au fond. Vous voici dans le sas face au hachoir. Ambiance Bienvenue à Gattaca matinée de Prince of Persia... Le béton reste très présent quoique le orange fluo de la combinaison du stadier égaie un peu l'ensemble. Passé le hachoir, voici la fouille par les stewards. Passée la fouille voici... la fouille, par les CRS. Puis les escaliers, vous voici face au stand de boissons et de sandwichs en plastique. Miam.

La tribune "visiteurs" est séparée en deux, par je ne sais quel accès à l'angle. Les choses se passent bien, le stade résonne, le public reprend gentiment deux "aux armes" par mi-temps et fait du bruit sur l'ouverture du score de Nolan Roux à la conclusion d'une action initiée sur un hors jeu de Debuchy en début de match. Ca commence moyennement et au niveau du jeu, cela rappelle les sombres heures des quatre dernières saisons. Approximations techniques, latéraux pris au piège des ballons dans leur dos, aucune frappe cadrée avant la 75ème (?!!) minute par Lacazette... Lille se crée des "situations" de buts plus que des occasions, même si Vercoutre dut même effectuer quelques miracles pour maintenir l'OL en vie, comme aux plus belles heures des deux premières saisons de Lloris chez nous. Une merveille. Seuls parfois Lisandro et Malbranque parvenaient à progresser dans l'entre jeu et à avancer un peu, en dépit d'un positionnement très bas. Les choses allaient donc mal quand survint le sauveur, Lisandro Lopez qui de trente mètres plaça une frappe au ras du poteau de Landreau autour de la 80ème minute. Le point du nul sonnait à la fois comme un miracle et une saine punition pour le Losc ayant musardé plutôt que de se mettre à l'abri. Lisandro pouvait mimer une énorme paire de couilles en toute légitimité !

Dans le parcage Lyonnais, quelques gueulantes se firent entendre en première mi-temps alors que Nord et Sud se livrèrent à quelques facéties en deuxième période, faute d'avoir mieux à faire. Il fallut bien entendu quelques 30 minutes pour avoir le droit de quitter les lieux. Une soirée plus que moyenne en définitive, une soirée de déplacement en France. 

Photo : Un tramway à Zagreb, un jour de victoire. 







mardi 4 septembre 2012

Obrigado Cris...

Le goût morbide des hommages est si fort chez le commun des mortels que Cris ne recevrait pas d'hommages bien différents s'il s'en était allé pour un monde meilleur plutôt qu'à Galatasaray. Il faut cependant reconnaître que c'est un des derniers pans d'une époque qui file avec notre zagueiro historique. Sauf erreur, des belles années ne restent plus que Réveillère et Vercoutre et ce n'est pas leur faire injure de dire qu'ils n'auront pas marqué le club de la même façon que notre sympathique défenseur lisse et tatoué. 

Cris a débarqué en remplacement d'Edmilson en 2004, venu direct de Cruzeiro et annoncé par Caçapa lui même comme "méchant". Il purgeait alors au Brésil une suspension de plusieurs mois pour quelques méfaits avérés lors du derby face à l'Atletico Mineiro je crois. Son arrivée fut spectaculaire. Il semblait aimanter le ballon et faire peur à tous ses adversaires. Sa réputation, ses tatouages (l'épiderme outrageusement dessiné était alors moins en vogue qu'aujourd'hui), son apparence intraitable et ses interventions tranchantes et fermes le firent entrer de plein pied dans la légende de la Ligue 1 des années 2000 et de l'OL en général. Derrière le meilleur milieu de terrain de France (et d'Europe ?), Cris jouait dans du velours et en imposait tellement qu'il se facilitait le boulot.
Le coup d'arrêt fatidique eut lieu à Toulouse en août 2007 quand il fut blessé par Elmander. La suite ne fut plus au niveau des premières années même si des saisons durant, Cris tint une place importante dans l'effectif et la défense à bout de bras derrière un milieu de terrain qui s'effilochait lui aussi sérieusement. 
Il semble que sa dernière prolongation de contrat l'ait un peu cantonné dans un confort pas tout à fait en adéquation avec la hargne nécessaire pour un défenseur. Les blessures ont grandement perturbé ses dernières saisons. 

En ce qui me concerne, Cris constituait le gage d'un voyage tranquille, à l'époque où l'Europe était encore un terrain de conquêtes, l'incarnation même de la solidité de l'OL au mitan des années 2000. Un joueur qui faisait parfois avancer à lui seul l'équipe et marqua des buts importants certains soirs où les attaquants n'étaient pas en verve. 

Cris restera désormais invaincu dans les derbies face à St Etienne. C'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi... (mille excuses pour la référence !). Je ne sais plus quel joueur stéphanois se fracassa la jambe sur celle de Cris en réduisant le score à 3-2 lors d'un derby disputé à Gerland. C'était ça Cris !!

Cris, ce n'est finalement qu'un seul carton rouge en 300 matches avec l'OL (quand je vous dis que sa réputation lui a grandement facilité les choses) et le regret de ne pas avoir laissé Fabio Santos finir Claude Puel un soir de déroute dans les vestiaires de Valenciennes. 




Obrigado Zagueiro !

lundi 3 septembre 2012

Trophée des Champions : OL - Montpellier... NYC

En fait de New York, c'était Harrison, le stade des NY Red Bulls (oui, ceux de Thierry Henry). A quelques encablures de Newark et son aéroport. Du New York de carte postale, il vous faut prendre le RER qui s'appelle PATH depuis le World Trade Center et filer dans le New Jersey. Pendant 20 minutes on aperçoit des routes, des marécages, des friches et des ponts métalliques. On finit par aboutir dans une zone industrielle désaffectée où se trouve le stade. Ca pourrait servir de décor à un film sur le hooliganisme mais c'est complètement tranquille, comme dans l'indifférence du bled au sens large (NYC, suivez...)

Rien à signaler, personne n'a apparemment eu à payer sa place (un copain qui bosse à NYC et qui n'en a rien à carrer avait reçu une invitation) mais le match était "sold out". Le rêve américain confidentiel. On pouvait croiser Thiriez à l'entrée, ou encore Lacombe. Il s'est mis à pleuvoir, mon épouse a grogné sous son parapluie. Une fois entrés dans le stade, nous avions l'embarras du choix pour les places, mais quand arrivait quelqu'un avec son billet estampillé au fessier de votre choix, il tenait à y prendre place. bizarre. Ambiance bonne enfant, des gars du Nord, des gars du Sud, les usual suspects qu'on s'attendait à trouver là mais aussi des Lyonnais du coin avec des maillots d'années antérieures. Il y a eu la hola, un enthousiasme de match de province, ce qui est bien le comble... et un speaker pointilleux annonçant avec emphase les cartons et les changements. Ca a fini en tour d'honneur dans un stade déserté de la moitié d'assistance qu'il avait fini par se forger au fil du match. Ca ne ressemblait pas à grand chose, mais finalement nous avons vu l'OL jouer un match officiel aux Etats Unis... Drôle de sensation finalement, une jolie anecdote. 


samedi 1 septembre 2012

Athletic Bilbao - OL

Le 8 novembre, l'OL jouera dans la Catedral de San Mames, l'un des stades assurément les plus mythiques d'Espagne. A n'en pas douter, l'Athletic sera le grand rival pour la qualification. Surclassé par l'armada sud-américaine de son jumeau Madrilène en finale de C3 en mai dernier, le club basque a mal commencé la saison, mais quand vient l'heure européenne, les équipes tendent à faire jouer leur expérience. C'est ce qui a permis à l'OL déclinant des dernières saisons de s'en sortir plus d'une fois en C1. 
Bilbao avait la réputation d'une ville industrielle sombre et moche. Le Guggenheim a changé, depuis 1997 la perception de tous (locaux compris). Et on y mange merveilleusement. 



Photo : Le Nervion, le fleuve de Bilbao et sur la gauche la vieille ville. 




mercredi 29 août 2012

La roue tourne...

Finalement, c'est bien l'une des seules choses que l'on puisse conclure à quelques encablures de la fin du mercato.



dimanche 26 août 2012

Remember Juninho sur iPhone

En Portugais, il existe un terme intraduisible : Saudade qui évoque un sentiment avoisinant avec la langueur et la nostalgie. On a la saudade d'un lieu ou d'une personne, d'une époque... A l'OL il est légitime d'avoir la saudade de Juninho qui rend plus que de bons services à Vasco de Gama du côté de Rio de Janeiro. La preuve en est ce vote des supporters l'ayant désigné cette semaine pour avoir l'honneur de porter lors du match contre Fluminense le maillot numéro 114 commémorant l'anniversaire de création du Club (de régates !!) de Vasco da Gama.

Ainsi, si lors du match à Annecy vous vous êtes désolés pendant une heure de voir qu'il n'y avait personne d'autre que Fofana ou Lacazette pour tirer les coups francs et si les départs prochains de Cris et Michel Bastos vont nous laisser sans aucun Brésiliens dans l'effectif, sachez qu'il y a toujours un remède, un jeu stupide et adictif sur iPhone qui vous permettra de tirer des coups francs dans tous les sens, avec effets etc... en mode arcade ou contre la montre. Ce jeu s'appelle Flick Kick Football, c'est con comme la lune et vous risquez d'y perdre quelques heures... 

samedi 25 août 2012

Evian Thonon Gaillard Volvic United - OL : 1-1

Il serait peut être plus joyeux de commencer par les bonnes nouvelles, d'autant que ce serait vite fait en ce moment... Mais au lendemain du match disputé à Annecy, j'ai encore le néant bien présent à l'esprit, alors j'en profite. 

L'OL a livré hier une prestation dans la droite lignée des saisons précédentes, maîtrisant de moins en moins de paramètres dans son jeu et se contentant de réagir face à une équipe qui après 2 défaites cherchait désespérément à retrouver le sens de la marche. Autant dire que le match fut une bouillie technique infâme. Réaction donc... passées les 10 premières minutes, aucune initiative qui semble pouvoir se concrétiser par une occasion propre, la première mi-temps permit aux locaux de retrouver un peu d'espoir, alors que les circonstances suggéraient de leur marcher dessus dès l'entame de jeu. Mais pour marcher sur qui que ce soit, encore faut-il avoir des moyens... Composition bricolée avec 4 attaquants (Licha - Lacazette - Gomis - Briand) et deux milieux de terrain (Gonalons - Fofana), défense inédite : (retour de Réveillère à droite, le désormais indiscutable titulaire du côté gauche : Dabo, Bisevac - Koné au centre). Comme la saison dernière et comme déjà les saisons précédentes, l'impression que donna l'équipe fut d'être livrée à elle-même, sans idée valable ni moyens techniques. Après avoir présenté l'un des meilleurs milieux de terrain des années 2000, l'OL se tape désormais l'un des plus faibles entrejeu de la... Ligue 1. Gonalons n'a pas la carrure pour compenser les insuffisances indécentes de Fofana et Kallstrom semble désormais revêtir les oripeaux du fils prodigue dont le génie (?!!) nous manque cruellement. 

Dabo passa le match à se faire manger... l'erreur de marquage sur le but aqua-minéral mérite à elle seule l'ouverture d'une enquête de la commission de discipline et seule l'entrée de Bastos sembla secouer les puces de l'équipe, l'espace de quelques minutes seulement puisque le rideau fut tiré dès l'égalisation.
L'incompréhensible première place provisoire a déjà du plomb dans l'aile suite au franchissement poussif de l'Everest savoyard. Rien de bien étonnant à tout ça : le match de Troyes avait déjà démontré, malgré l'ampleur du score, les carences répétitives de l'équipe et le discours de Garde au cours de la semaine fleurait bon le maillot jaune du baroudeur français... "On va essayer de le garder le plus longtemps possible" autrement dit : jusqu'à ce que ça devienne sérieux. Insupportable mentalité de loser lucide. 
Alors bien sûr... l'absence de Grenier ou de Gourcuff... les incertitudes des joueurs en instance de transfert. Ah oui, ça explique certainement beaucoup de choses !

Parcage rempli, bonne ambiance en première mi-temps, le retour des vestiaires a surpris tout le monde dans la torpeur. Bonnes gueulantes occasionnelles ensuite. Ovation pour Govou à son entrée. Pas mal visuellement, rien en face. 

Pour mémoire : Qué sé Apélorio Quezac Football Club - OL : 1-1 (Bastos sur coup franc)

jeudi 3 mai 2012

Lyon - Lens : 10 ans !

Il est ennuyeux de constater lors des anniversaires comme le temps a fini par passer, comme les sentiments se sont émoussés et comme tant de gens ont passé leur chemin ou sont passés à autre chose. Il est ennuyeux en tant que Lyonnais de constater que la nostalgie guette comme elle a fini par emporter dans un gâtisme sans fin le voisin verdâtre. Mon père me citait René Char (une citation que jamais je n'ai trouvée en fait) qui disait à propos d'un sujet autrement plus sérieux qu'il convenait "d'être de l'élan mais pas du banquet", et croyez-moi l'élan y était ce soir-là... 

Moment bizarre et saison étrange : l'OL avait laissé filer le vilain RC Lens assez vite mais avait fini par grignoter son retard tantôt avec un peu de réussite (un nul de Lens à domicile contre Metz dans les derniers matches), tantôt avec de grands matches, comme à Auxerre, ou à Bordeaux une semaine avant. Des matches sans grand génie mais avec la volonté d'une équipe assise sur les valeurs de sérieux et de camaraderie d'une bande un peu réac' (Violeau, Delmotte, Laville, Linarès, Coupet, Bréchet, Chanelet, Deflandre, Caçapa) de laquelle fusait des étincelles de talent brut (Govou), poli et fin (Anderson), cristallin (Carrière), parfois fou (Edmilson), et en devenir (Juninho)... d'écrasantes victoires 1-0 qui pesaient fort sur l'accélérateur du bolide nous menant à la fin de saison et à un dénouement trop invraisemblable pour paraître plausible : la dernière journée se jouait à Gerland contre Lens, jusque là premier du championnat. 

Ce 4 mai-là, la journée avait été pluvieuse et on bossait depuis plusieurs jours déjà au tifo du Virage Sud, Lugdu et Nucleo. La ville frissonnait, les places étaient introuvables. La journée s'entortillait dans mon estomac, me nouait les boyaux et le temps ne passait pas. Qu'importait alors la Coupe de la Ligue de la saison précédente et le retour à un trophée 28 ans après la dernière Coupe de France, qu'importait la construction d'une des plus belles équipes jamais vues en France, j'avais la trouille de ne pas voir l'OL saisir sa chance et de retomber dans une spirale de défaite que les supporters -toujours crédules et vulnérables en pareils moments- appellent trop facilement une malédiction. J'en avais assez de m'entendre rappeler notre palmarès alors famélique, assez de jalouser les victoires en Coupe de la Ligue de Strasbourg comme en 1997, assez de voir des Lens passer en comète en 1998 ou de voir Monaco ramasser des étrangers prestigieux exonérés d'impôts quand nos belles générations partaient trop vite se brûler les ailes à Paris. Ce 4 mai 2002, j'avais dans l'estomac plus d'une décennie de frustrations alourdie d'un doute affreux : Et si nous laissions passer notre chance ? 

Quand je revois les images de Gerland de l'époque, je me souviens de cet élan qui animait aussi les tribunes avec moins de folklore et cent fois plus de spontanéité et d'illusions. Les groupes n'avaient alors pas encore été contraints de verser dans un dialogue millimétré avec les autorités et le club et ne subissaient pas à l'époque un marquage aussi serré de la part de ceux-ci. Si je me souviens bien, et je ne suis pas sûr de ce que j'avance car je pris ce jour-là les choses trop à coeur, je crois que le virage fut bordélique à souhait, blindé comme jamais, s'agitant de drôles de convulsions dans une atmosphère pourrie, humide et fraîche, en un mot chaotique au sens propre du terme... je crois bien avoir pesté contre la difficulté de se coordonner avec les Lugdus, je suis sûr d'avoir pourri tous ceux qui ce soir-là aussi, en ouvrant des yeux aussi ronds que leur bouche, bée, n'étaient à mon sens pas à la hauteur de l'évènement. Il traîne quelque part une VHS (oui oui... une VHS !) des Lugdunum's où le spectacle du Virage en deuxième mi-temps a quelque chose d'inquiétant... Les blocs centraux bougeaient dans tous les sens, les torches se succédaient dans l'humidité ambiante, les chandelles romaines filaient sur le toit ou sur les Lensois. C'était poisseux et sauvage, complètement incontrôlé. En un mot, c'était magnifique !

Le match s'était débloqué assez vite grâce à Govou et la surnaturelle reprise de volée de Philippe Violeau puis avait basculé dans une crainte bizarre quand Bak avait réduit la marque... La deuxième mi-temps avait soldé les espoirs Lensois avec ce lob improbable de Laigle sur Warmuz grâce à Wallemme (passe de Juni qui réalise deux crochets magnifiques). A ce niveau de concours de circonstances, il était clair que rien ne pouvait plus arriver. Clair sauf dans mon esprit évidemment... et ce temps qui ne filait pas ! Quand le match fut fini, quand l'OL fut enfin champion, je me souviens d'une brusque rechute de toute cette tension accumulée des jours durant, je me souviens avoir été un peu perdu dans la façon de fêter "ça". Et puis il y eut cet envahissement de terrain lui aussi complètement bordélique, les copains restés au Nord qu'on retrouvait dans le rond central, les morceaux de pelouse arrachés une vraie joie, pas une cérémonie de commémoration de la joie officielle du x-ième titre, encadrée et formatée par l'OL comme ce fut trop vite le cas dans les années qui suivirent. 
Après l'élan, il y eut le banquet sur la place des Terreaux et un épuisement total dû au relâchement : même pas la force de prendre une cuite. 

Le lendemain, la France entière s'unissait à nouveau pour faire passer Chirac face à Le Pen avec autant de décision et de foi avec lesquels elle aurait souhaité faire passer Lens la veille (le fameux "mérite", concept le plus con qui soit en football). Je me souviens que ce 5 mai 2002, j'ai voté "Sidney Govou". 

Illustrations : la place des Terreaux et un long résumé de la soirée... 

La belle ligne droite de la connerie

Imaginez le 100 mètres aux JO, à St Etienne l'épreuve phare de l'olympiade ligérienne, c'est la course à l'indignation, le sprint à la connerie. Depuis 3 jours les records tombent sans que l'on sache même si le triste petit peuple gaga y trouve à s'en réjouir... Sur la ligne du départ s'alignent pêle-mêle Jérémie Janot, les présidents de l'ASSE, certains élus du 42, Collomb le maire de Lyon ou encore le propre petit-fils de Geoffroy Guichard. Il m'est permis de croire que l'on tient là un véritable Panthéon, un genre de "Hall of Fame" ni plus ni moins. Dans notre société, se poser en victime confère un écho formidable à tout propos dont l'auteur s'estime diffamé, bafoué ou menacé, y compris pour toute prose dont l'insondable médiocrité aurait dû confiner au silence. 
Une fois n'est pas coutume c'est l'OL qui a eu le meilleur mot dans l'histoire en pondant un communiqué dont l'ironie était aussi peu habituelle de leur part que la correction de la langue dans laquelle il fut écrit. Indignation de nouveau, l'humour ne paie plus... C'est dommage, on a besoin de thunes ! 
On imagine les politiciens stéphanois compter les points de base de scrutin qu'une prise de position bien sentie pourrait leur faire gagner lors des prochaines échéances électorales. "Ils se poussent du coeur pour être le plus triste, ils se poussent du bras, pour être le premier" (J. Brel - Le Tango Funèbre). 
On imagine les dirigeants stéphanois s'acheter une virginité en prévision d'une (nouvelle) saison blanche notamment ponctuée par 3 défaites en autant de derbies.
On s'afflige enfin de la bien-pensance qui saisit la plume de Gérard Collomb au moment de "s'associer aux excuses" de JMA en soulignant opportunément qu'il était dans les salons de la mairie au moment des faits. La ligne droite de la connerie, ponctuée par le bal des faux-culs !

A noter l'excellent(issim)e banderole des BG hier contre VA : "Soutien aux chanteurs Lyonnais"

Pour mémoire les différentes déclarations des uns et des autres, à commencer par le communiqué de l'OL le 1er Mai (à noter la délicieuse oxymore qui ouvre le deuxième paragraphe) :


L’Olympique Lyonnais prend connaissance, avec peine, de la réaction du Président de l’AS SAINT-ETIENNE à la suite de la reprise dimanche, pendant quelques instants et par quelques joueurs, d’un couplet de supporters que l’O.L. n’a naturellement pas inspiré, pas plus que l’O.L. n’a écrit la moindre ligne de ce couplet.

Si un ami stéphanois a pu se trouver blessé par cette malencontreuse initiative, l’Olympique Lyonnais tient à lui exprimer ses sincères regrets.

L’O.L. se permet toutefois de rappeler que si la colère provoque parfois de vrais dérapages incontrôlés – les dirigeants de Saint Etienne le savent – la joie elle-même de la victoire peut inspirer un enthousiasme excessif. Qui mieux qu’un stéphanois ayant vécu un passé glorieux, fêté sans considération pour le voisin lyonnais alors en souffrance sportive, peut le comprendre. Et qui mieux qu’un joueur qui en entend souvent sur le terrain des vertes et des pas mûres peut apprécier une licence exceptionnelle provoquée par la conquête d’un nouveau titre au milieu de la liesse populaire.
Qu’il soit permis à l’Olympique Lyonnais de dire encore, dans le cadre de ses relations avec son voisin, que l’O.L. se réjouit toujours que sa région compte deux clubs reconnus en Europe et qu’aucun de ses joueurs n’a eu le désir ou l’intention de porter atteinte à cette image et à cette réalité.
Enfin, en ces temps d’élection présidentielle, nous ne sommes pas certains que les traits les plus vifs, les moqueries les plus hasardeuses, ou les mises en cause personnelles soient plus fréquentes et plus rudes en football qu’en politique !


Un florilège des réactions et des commentaires glanés dans les pages du "Progrès" en ligne : 


(...) Hier, Gérard Collomb est allé plus loin que l’OL. Le maire de Lyon – le chant a été repris depuis le balcon de l’Hôtel de ville – a, dans un communiqué, déploré « un incident regrettable. Jean-Michel Aulas, qui comme moi était, à ce moment-là, dans les salons de l’Hôtel de ville, a présenté les excuses du club. Je tiens à m’y associer. Et je le fais avec d’autant plus de conviction que nous sommes en train, aujourd’hui de créer un pôle métropolitain avec Saint-Etienne et que la coopération entre Lyon et Saint-Etienne va s’intensifier dans les prochaines années ».

Côté stéphanois, le maire Maurice Vincent avait stigmatisé dès mardi soir sur son compte Twitter « des propos gratuits et lamentables, incompatibles avec les valeurs portées par le sport. Ces joueurs étant des professionnels fortement médiatisés, ils doivent être sanctionnés. Chacun doit avoir à cœur de favoriser un climat de respect et de convivialité dans et autour des terrains de football, en pensant à l’exemple donné chaque semaine à des milliers de jeunes pratiquants ».

Gilles Artigues, vice-président du conseil général de la Loire estime que « cette querelle entre Lyon et Saint-Etienne n’a pas de sens et n’a que trop durer. L’entretenir de cette manière est stupide. La réaction des dirigeants lyonnais est également fort choquante tant on sent ironiques et insincères leurs excuses.»

Quant à Paul Salen, premier vice-président du conseil général de la Loire et député de la Loire, il a adressé directement une lettre à Jean-Michel Aulas. « Il me semble que le premier devoir d’un dirigeant d’un club sportif professionnel est de maintenir un climat apaisé autour des manifestations sportives, en minimisant ces dérives vous manquez à votre mission ».

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(...) Aujourd'hui, c'est au titre d'arrière petit-fils de Geoffroy Guichard, que Xavier Kemlin a décidé de porter plainte contre chacun des huit joueurs qui ont entonné le chant insultant intitulé « Geoffroy Guichard pays des bâtards ». « On ne peut pas, devant une foule, faire des appels à la haine. Ce genre de propos est inacceptable » argumente son avocat stéphanois, maître Buffard, qui a accordé une interview à radio Scoop.


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Maurice Vincent a réagi dès hier sur son compte Twitter en soulignant « qu'il s'agit de propos gratuits et lamentables, incompatibles avec les valeurs portées par le sport. Ces joueurs étant des professionnels fortement médiatisés, ils doivent être sanctionnés. Chacun doit avoir à cœur de favoriser un climat de respect et de convivialité dans et autour des terrains de football, en pensant à l'exemple donné chaque semaine à des milliers de jeunes pratiquants, aux entraîneurs et aux bénévoles qui les encadrent ».

Gaël Perdriau, président du groupe d'opposition, a adressé une lettre à Maurice Vincent, sénateur-maire de Saint-Etienne pour « qu'il exige des excuses publiques de la part de Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon, et qu'il appuie les démarches de l'ASSE auprès des instances dirigeantes du football français". Dans cette lettre on peut lire: "Mes collègues et moi-même avons été particulièrement choqués, et attristés de découvrir ces images montrant des joueurs de l'Olympique lyonnais entonnant un chant insultant à l'égard des Stéphanois et de l'ASSE. Une situation d'autant plus inacceptable qu'elle s'est déroulée à l'Hôtel de Ville de lyon, en présence des plus hautes autorités, qui semblent minimiser, voire cautionner ces débordements verbaux. Dois-je vous rappeler, que Raymond Barre, confronté à un problème comparable, n'hésita pas à présenter des excuses à son homologue stéphanois... ».


Gilles Artigues, vice-président du conseil général de la Loire chargé de la jeunesse se dit « choqué par le dérapage des joueurs de l'Olympique lyonnais qui se sont laissés aller à entonner des chants anti-stéphanois à la fois bêtes et méchants.(...) Des professionnels de ce niveau ont un devoir d'exemplarité. Cette querelle entre Lyon et Saint Etienne n'a pas de sens et n'a que trop durer. L'entretenir de cette manière est stupide. La réaction des dirigeants lyonnais est également fort choquante tant on sent ironiques et insincères leurs excuses.(…) Quant à la comparaison avec les politiques qui s'invectiveraient de manière bien plus "fréquente et vive", il s'agit d'une attaque gratuite envers des élus que ces mêmes dirigeants sont bien contents de trouver quand il s'agit de solliciter les collectivités pour financer le fonctionnement des clubs ou l'investissement des installations dans lesquelles ils évoluent. Je souhaite que le conseil national de l'éthique, saisi de ces actes par la Fédération Française de football, propose de sévères sanctions pour ces violences verbales que la liesse de la victoire ne saurait excuser. J'assure Bernard Caïazzo et l'ASSE de tout mon soutien dans cette triste affaire qu'il convient de ne pas banaliser."

Pour le député de la Loire François Rochebloine: « La vidéo mise en ligne par des supporters lyonnais, mettant en scène des joueurs de l'Olympique Lyonnais chantant aux balcons de l'Hôtel de ville de Lyon pour provoquer les stéphanois, est réellement scandaleuse. Quel comportement lamentable de la part de jeunes sportifs dont on attendrait un minimum d'exemplarité. Voilà où commence la violence dans les stades ! Ne nous étonnons pas que les choses puissent déraper ensuite. A n'en pas douter ce type de provocation ne peut qu'être dénoncé et sanctionné par les responsables du club et les autorités du football Français qui s'efforcent de développer sur nos terrains et dans les tribunes une pratique du fair-play ».

Quant à Paul Salen, premier vice-président du Conseil général de la Loire en charge des sports et député de la Loire, il a adressé directement une lettre à Jean-Michel Aulas. Il met directement en cause le président de l'OL: « Les "chants" entonnés, au balcon de l'Hôtel de ville, par certains de vos joueurs sont profondément choquants et ne peuvent pas être minimisés. Toute une ville, Saint-Etienne, toute la Loire et tous les amateurs de football se sentent insultés par cette attitude anti-sportive. Il me semble que le premier devoir d'un dirigeant d'un club sportif professionnel est de maintenir un climat apaisé autour des manifestations sportives, en minimisant ces dérives vous manquez à votre mission ».

A vos marques. Prêts. Partez !!

Illustration : Le fameux pays de la chanson !

lundi 30 avril 2012

Emmenez moi...

Hier à l'hôtel de ville de Lyon... ça fait toujours plaisir ! :-)
(Ce Briand quel talent tout de même... 3 buts en 3 derbies en 2011 !)


 On me signale à l'instant un tweet du Janot stéphanois, le Tigrou masqué qui met des kicks aux poteaux...


Jérémie Janot @jeremiejanot Répondre Retweeter Favori · Ouvrir
Les joueurs lyonnais responsables du chant Anti stéphanois doivent être sanctionnés ! Ils ont un devoir d exemplarité . Inadmissible !!


Jérémie Janot @jeremiejanot Répondre Retweeter Favori · Ouvrir
Si par malheur il y a des débordements et des blessés au prochain derby ils en seront grandement responsable !! Ils ont attisé la haine !!

samedi 28 avril 2012

La Coupe de France 2012 est Lyonnaise !


... et avant de remercier mes parents et ceux qui me sont chers en ce jour très spécial, ce jour de consécration, je tiens à omettre les conneries à base de fair-play vis-à-vis du football amateur et de la banlieue de Rouen et mettrai un point d'honneur à ne pas me vautrer dans la pénible litanie du vainqueur faux-derche pour rester dans la condescendance qui sied en pareilles circonstances. Ma première pensée ira pour Claude P. triste sire désormais enterré qui confirme la parenthèse désenchantée qu'il fut pour nous et la médiocrité de mandat de manager. Garde n'a pas prouvé grand chose cette saison, certes, mais au moins a-t-il eu le bon goût de rompre avec la marche arrière enclenchée à toute berzingue par son prédécesseur. 
Ce soir l'OL a fait le job sérieusement et sans génie devant 10.000 Lyonnais et quelques... Ca n'a l'air de rien peut-être, mais voila une belle ligne de plus sur le palmarès. Merci Licha. Et que les blasés passent leur chemin !

Yeeesssssssssss !!!


jeudi 26 avril 2012

Le FN soutient Quevilly...


Plus rien ne saurait vraiment nous étonner en ces temps troublés où tout un chacun se passionne pour le grand "Loft Story" présidentiel et où les partis racolent sauvagement à tous niveaux, mais voilà le FN qui vient nous lourder avec Quevilly, à grands coups clichés sur le football amateur et le monde des pros... Un manichéisme que ne renieraient pas les populistes rouges d'en face. Le Footix est soluble dans le FN, ou l'inverse, je ne sais pas, je m'en fous... 
Finalement, les seuls qui vont nous "soutenir" seront peut-être les dirigeants de la LFP qui ont vendu un bien beau spectacle avec le Trophée des Champions aux Américains (NY le 28 juillet). On imagine l'amateur de soccer l'oeil humide à l'évocation de la belle "'popée" du petit Poucet Normand... Il semble toutefois que la Ligue se soit prémunie en stipulant que le Trophée des Champions devait opposer deux clubs professionnels. Malins les gars !
Voici donc les deux jolis communiqués du Front National. Ca se passe de commentaires... 
Le Front National félicite les joueurs amateurs de l’US Quevilly qui se sont brillamment qualifiés pour la finale de la Coupe de France en éliminant les professionnels du Stade Rennais, pensionnaires de la Ligue 1.
Loin du football business et de ses salaires extravagants, cette qualification obtenue de haute lutte par des footballeurs amateurs démontre que la combativité, la détermination dans l’effort et le dépassement de soi, restent des valeurs sportives exemplaires qui ouvrent la voie de tous les exploits.
Mais aussi...
Loin du football business et des salaires indécents, les joueurs de Quevilly, entourés de dizaines de bénévoles, démontrent que les petits clubs peuvent faire jeu égal, voir être victorieux face aux multinationales du football français, bien souvent financées par des intérêts étrangers ! 
Illustration : un gars sans tête... (Salamis, Chypre, en mars 2012)

lundi 2 avril 2012

Rennes - Lyon

Quelle soirée mes amis !! J'avais passé la grande partie du week-end sur la lancée de la semaine, à cracher des trucs verts et à user des mouchoirs par palettes entières, essayant de nouvelles combinaisons chimiques et médicamenteuses et ne trouvant dans la drogue légale aucun réconfort à ce calvaire quand il fut l'heure de passer aux choses sérieuses. Je n'étais naturellement pas à Rennes, ayant perdu la foi depuis trop longtemps dans ce genre de voyages au bout de rien, dont on rentre invariablement marqué des stigmates du temps qu'infligent conjointement les nuits trop courtes et le passage tassé de la trentaine. Occupé au four (réchauffage de petits fours d'une grande marque de surgelés de qualité) et au moulin à paroles (fiancée et une copine passant en revue les extases de leur âge), je n'ai malheureusement pas eu la chance de voir les buts des anciens Lyonnais à GG (défaite de l'ASSE 2-3 - Mounier x2 + Clerc), la défaite de Paris et ai donc commencé à suivre la "prise d'antenne" en direct du stade de la route de Lorient avec la frustration passante du supporter que l'on venait de priver de la joie de se repaître du malheur de ses rivaux. La soirée commença donc classique et logique : Kallstrom à gauche, Gonalons dans l'axe et Grenier payant ses mauvaises performances de Paris Sainté et Sochaux en laissant sa place à notre ami Fofana, joueur modeste et pas cher. Bastos s'installait à droite (fausse bonne idée © Puel), Lisandro et Gomis menaient l'attaque.

En fait d'attaque, l'OL commença le match comme l'an passé en ce même lieu, en prenant l'eau de toutes parts et l'état d'urgence dura globalement toute la première mi-temps. 1-0 : pas cher payé, un OL en forme Olympique tendance Chypriote, mais comme l'an dernier, ces losers de Rennais n'avaient pas pris le soin de finir à coup de crampons de 12 la bêêêête blessée. Et la Bêêêête blessée revint des vestiaires prête à... se laisser finir tranquillement, hormis un Lloris miraculeux sur un arrêt du pied à contre pied repris par Tettey qui vendangea ce que les grands-mères respectives de chaque spectateur n'aurait jamais eu le mauvais goût de rater. Le pensait-on du moins.

Fofana avait entre-temps gagné une douche dès la mi-temps en contrepartie de sa place sur le terrain à Briand. Kallstrom dans l'axe, Bastos à gauche et Jimmy-gol à droite redonnaient une tournure plus classique à l'équipe qui ne s'en porta finalement pas plus mal. Canal nous signala que le nouvel entrant apportait de la "profondeur" dans le jeu (et pourquoi pas carrément de la profondeur dans la philosophie de jeu même ?!) et les choses commencèrent à aller mieux. Les esprits chagrins avanceront l'argument de la fatigue rennaise pour justifier le renouveau lyonnais et se plaindront d'un penalty non sifflé sur Jimmy-Floyd Briand parti. A mon humble avis (un blog étant destiné à faire du nombrilisme sous couvert de sujets plus ou moins convaincants), le gardien tente d'éviter la faute, ce qui ne l'absout pas pour autant d'un coup de pied de réparation. Toujours prompt à dénoncer l'injustice la plus atroce, notre président lui-même se dressa sur son siège, prenant l'hostile tribune bretonne à témoin de ce qui venait de se produire sous leurs yeux effarés, pendant que Madame (?) roulait elle, des yeux consternés, comme si Monsieur venait d'en sortir une bien lourde au beau milieu d'un banquet pour l'enterrement d'enfant. On sentait vaguement que ça pouvait venir, non que l'OL fut bien attrayant, mais plutôt au vu des pelletés d'occasions vendangées auparavant par les Rennais menés un coach au registre castrat quand lui vient l'indignation et qui poussa l'ironie (??) ) parler du danger technique présenté par l'OL en première période. On penche pour une force de dissuasion ou une cataracte précoce. Lisandro finit donc par profiter d'une sienne maladresse supplémentaire pour tromper Costil suite à un ballon renvoyé par le poteau et lui revenant par miracle dans les pieds. Ahhh l'OL, une grande équipe, avec la réussite d'une grande équipe : merveilleuse conclusion (attention, de l'ironie se cache dans cette phrase). Rennes s'empara à nouveau du ballon, n'en fit rien de rare et laissa filer l'opportunité de revenir à 2 points des Lyonnais qui semblaient pourtant ne pas tant en demander.

Rideau ? non... la soirée ne faisait que commencer, car Canal ne vous laisse pas partir au lit sur la débandaison d'un match quelconque, puant la confrontation franco-française à des lieues à la ronde. Le JMA fut traqué et on s'empressa de lui glisser une oreillette et un micro pour la plus grande joie de tous, alors que Pierre Ménès tentait difficilement de planquer son goitre sous un poisson d'avril et de papier. Evidemment la réalisation s'empressa de faire partager le bon canular au moyen d'un écran divisé en trois parties ce qui n'eut pas l'heur de plaire au président redresseur de torts, venu expliquer le scandale de la situation et libérer sa "colère froide" (je reprends ses termes). Bref, JMA et Ménès ont amusé la galerie pendant quelques minutes, passant ainsi sous silence l'ahurissante première mi-temps de l'OL. Ahhh les fines tactiques du bon président Aulas, toujours prompt à allumer un incendie en guise de pare-feu quand son équipe se consume. Monsieur Ménès dans le rôle du bon con, fonçant tête baissée dans le panneau, fut parfait.

Ces gens de Canal, tout de même, quel professionnalisme ! On se désole de les voir perdre une partie de leur "offre foot" l'année prochaine. L'OL dans tout ça ? Calendrier favorable pour finir certes, mais si Lille maintient le cap (et augmente l'écart à la faveur de notre match en semaine à Toulouse ?) et que nous embarquons la coupe de la ligue + finale de la coupe de France, il y a fort à parier que la fin de saison connaisse quelques trous d'air face à des survivants affamés (ACA, Nice, VA, Brest, au choix...)

Pour mémoire : Rennes - Lyon : 1-1 (Erding - Lisandro)

Image : Un téléspectateur devant Canal ? une illustration moderne du Mythe de la Caverne dans la Grèce dévastée ? Une escale sur la place Syntagma au retour de Chypre ? Your choice...

mercredi 28 mars 2012

Nicosie, l'OL en ruines

Métaphore facile, rien de bien malin, juste le plaisir de faire un parallèle. Nicosie encore ? Oui mais l'ennui avec la photo argentique, c'est le délai pour montrer les photos... 
Bref, la ligne de démarcation, le No Man's Land qui sépare la ville. Facile mais ça illustre bien.

mardi 27 mars 2012

Ce soir : le Real !

A vrai dire, furtif car moustachu, alors que je voyais défiler les buts catalans sur l'écran géant du GSP Stadium de Nicosie, je me résignais à la piteuse élimination aux tirs aux buts qui nous tendait les bras et préférais rester en rade de Chypre que finir dans un livre des records après une goleada barcelonaise ou madrilène. La prolongation battait son plein, il semblait clair qu'approximatifs comme nous l'étions, nous ne passerions pas : pas un centre au bon endroit, pas un coup de rein, pas un contrôle décent. Il était assez clair que les Chypriotes et leurs acolytes n'allaient pas non plus marquer de deuxième but. Le chemin de l'élimination aux tirs aux buts s'ouvraient à nos yeux clairvoyants plus illuminé et large qu'une piste d'atterrissage d'A380 sous la voute étoilée.

Ce soir l'Apoel Nicosie accueille le Real Madrid pour son quart de finale de Ligue des Champions. Selon toute logique, c'est l'OL qui devrait être sur le pont à cette heure-ci et selon cette même logique, je devrais trépigner dans le sas du train pénétrant en gare de la Part-Dieu. Mais selon le même genre de logique, nous aurions dû choir en Ligue Europa à la place de l'Ajax face à Manchester United. Alors finalement... un Zagreb pour un Nicosie ? Un juste retour des choses, j'imagine.

Et bien du courage aux chypriotes au passage... (Je me demande toutefois comment l'ambiance va pouvoir monter encore dans ce petit stade par rapport à ce que nous avons vécu il y a trois semaines). 

lundi 19 mars 2012

le derby c'est pas fini !!

L'inconvénient d'un blog confidentiel comme celui-ci est de confiner au journal intime : on se parle à soi-même plus qu'autre chose et dans le cadre d'un sujet aussi passionné que l'OL, on finit par n'écrire que pour se libérer de ses mauvaises ondes, cf le nombre de posts avec le mot "Puel". La chronique finit en catharsis et le blog devient litanie de complaintes. 
Grossière erreur ! L'expérience de la période des sept titres prouve qu'il faut s'enivrer du bonheur lorsque l'on a la chance de croiser sa route et s'il est un sujet sur lequel il ne faut pas faire la fine bouche, c'est bel et bien celui du derby. En effet... un derby remporté se savoure, se déguste et tel un grand cru ou un magnifique cigare, il convient de faire durer la joie dans lequel celui-ci nous plonge. Les raisons ne manquent pas, quel que soit le contexte : série d'invincibilité, revanche haineuse ou mise au point nécessaire, comme l'an dernier lors du 1-4 de Geoffroy Guichard. 
L'an dernier justement... Je me souviens avec une authentique émotion de l'euphorie douce dans laquelle je m'étonnais de me retrouver durant toute la journée du lendemain. Je ne touchais pas terre, je planais sur les rues, je survolais les avenues, je surfais sur un vague de satisfaction qui me paraissait presque indécente au vu des situations qui d'ordinaire nous procurent ce plaisir. Je me souviens avoir répété que c'était mieux même qu'un sentiment amoureux des débuts euphoriques d'une relation où rien d'autre ne compte que l'assouvissement du plaisir d'être avec l'autre et de ne s'en séparer qu'avec l'intime conviction que séparés les souvenirs nous préservent dans une communion de sentiments. Après bien des années et des frustrations, après déjà beaucoup de déception je me suis étonné voilà 13 mois de retrouver pareille euphorie grâce à une victoire de l'OL. 

L'an dernier, l'affaire était simple : l'OL n'inspirait guère confiance et nous comptions alors les sinistres "premières" que Puel nous faisait expérimenter. La logique de l'histoire voulait que nous perdions cette invincibilité de plus de 16 ans en terres stéphanoise : au moment d'embarquer dans les bus et dans les heures qui précédaient, la confiance m'avait fui, je souffrais d'avance des quolibets euphoriques du Kop Nord sous nos yeux. La joie n'en fut que plus grande car nourrie par l'espoir annihilé et le sentiment d'humiliation qu'ont emportés ce jour-là tous les gagas, remballant leurs anecdotiques banderoles et vannes sur le pseudo-centième derby remportés par les verts à Gerland 6 mois auparavant. Oublié le centième, digéré dans la bile stéphanoise, ravalé avec les espoirs de prendre les rênes de la région en championnat... le terminus des prétentieux !

Le derby c'est pas fini... ils y croyaient trop pour ne pas être finalement punis, cette année encore. A la différence près que cette saison, on l'avait bien senti venir cet excès de confiance. Le derby est gagné, voilà un long bonheur prolongé !

Pour mémoire : Sainté - OL : 0-1 (Gomis)

lundi 20 février 2012

Bordeaux... dur !

A croire qu'on n'écrit que lorsque les temps deviennent difficiles. Le pire devant être cette médiocre demie mesure où nous voyons l'OL se précipiter... en course pour 4 compétitions sans finir peut-être par accrocher grand chose. L'équipe est plutôt sympathique, "on fait jouer les gones", l'entraîneur a une allure à faire la une de GQ, le bon goût d'être Lyonnais et de faire preuve d'une modestie qui nous sied bien. Garde est parfait dans son rôle de représentation, de personnification du club. Il n'incarne pourtant pas... trop effacé pour parler de cher, de tripes. Et voilà que, revenus de tout, nous revenons aux valeurs pénibles de nos voisins verdâtres. La sueur, la volonté... Où sommes-nous ? 
Bordeaux a par le passé eu valeur de test très emblématique des saisons qui nous attendaient. Nous y gagnions régulièrement quand l'OL gagnait le titre, des matches décisifs parfois où Anderson et Juni claquaient son beignet à Pauleta. Nous y gagnâmes un 7 octobre 2007, 1-3 après une rouste subie sur notre terrain par les terribles Rangers et alors que la France nous accablait. Moralité : l'OL mal partie se qualifia brillamment en écartant Stuttgart et les mêmes Rangers, 3-0 à Ibrox en décembre. A la fin de saison, le club célébrait son dernier titre et remportait la Coupe de France en guise de bonus. Puis... avec l'arrivée de plus grand fléau de tous les temps, l'OL entama la saison suivante par une défaite aux tirs au but à... Bordeaux pour un trophée des champions des plus illégitime puisque l'OL avait faite le doublé. Bordeaux nous priva en son temps d'une coupe de la ligue sur laquelle nous faisions un peu la fine bouche, avouons-le. 
La saison suivante, l'OL perdit 1-0 sans combattre plus de 10 ou 15 minutes à Chaban Delmas, scellant le titre de Bordeaux, le regard dans le vide et les mains sur les hanches. C'était un dimanche soir et mon train le lendemain partait avant 5h du matin. 
Bordeaux, où nous vécûmes notre seule qualification pour les demies-finales de la Ligue des Champions, en 2010 et diverses autres aventures. 
Hier, dimanche l'OL a perdu 1-0 en Gironde sans inquiéter vraiment la défense locale et céda sur la seule occasion adverse. En une ligne, tout est dit : match insipide et interminable, véritable calvaire pour le téléspectateur. Je n'ose penser à ceux qui y assistèrent au prix d'une quinzaine d'heures de bus. 
L'OL est fébrile, fragile, vulnérable et en ce moment paraît incapable de pouvoir accélérer le jeu, créer du danger sur le but adverse, faire des différences ou donner des solutions. Le match de Montpellier, le soir-même au Parc rendit le contraste particulièrement pénible aux supporters Lyonnais. Non pas que Montpellier m'intéresse beaucoup, pour ma part, ni que la différence me frustre. Non... à l'heure de partir voir l'OL en victime expiatoire au Parc des Princes en Coupe de France (comme dans les 1990s), ou d'aborder la réception des mêmes parisiens à Gerland avec la peur du ridicule, c'est bel et bien un pincement au coeur qui m'étreint. L'impression de voir l'OL revenu plus de quinze ans auparavant, sans donner l'illusion d'être le club de demain. 

Pour mémoire : Lyon - Bordeaux : 1-0 but de Gouffran en première mi-temps. Neuvième défaite en Championnat de la saison. 

En photo, une épave retrouvée sur l'ordinateur et prise je ne sais où. Pas cadrée, crade, pas nettoyée, pas réjouissante, mais légitime.