jeudi 6 mars 2008

ManU - OL 1-0

Non pas qu'il me soit agréable de revenir sur pareil match mais quand on a l'ambition de s'astreindre à un travail régulier d'écriture, il faut savoir se faire violence. Comme prévu, nous voici devant notre télé, tels de vulgaires stéphanois les soirs de Ligue des Champions, comme prévu parce qu'a priori, nous avons affronté l'une des deux ou trois équipes les plus fortes du continent et qu'aujourd'hui nous sommes potentiellement loin de ces sommets-là.

Sur ce match, beaucoup de choses ont d'ores et déjà été écrites et pas que des fausses. Nous sommes allés à Manchester comme Sochaux est venu chez nous : pour défendre. Je m'explique : Sochaux, conscient de sa valeur inférieure a débarqué à Gerland dans l'idée de défendre et d'exploiter une occasion. Le plan a failli marcher, ce qui est d'autant plus louable qu'ils ont commencé le match en prenant un but sur corner dès la 2è minute. Par la suite, ils ont endormi l'OL et mis à profit un gag défensif lors d'un remplacement avorté, puis continué à défendre.
Dans l'état d'esprit, c'est exactement ce qu'a fait l'OL mardi soir. Conscient de sa valeur moindre, l'équipe est allée défendre à Old Trafford, inlassablement, avec le seul Benzema pour se démerder lors des contres. Govou n'a pas été très dangereux dans son rôle de joueur de couloir destiné à bloquer son vis à vis, Ben Arfa, brouillon, imprécis et décidé à être le héros de la soirée. Benzema est venu chercher à 50 - 60 mètres les ballons qui n'arrivaient pas dans sa zone de jeu. Sans personne pour l'épauler dignement, il n'a eu d'autre solution que de tenter sa chance de loin, sans réussite, sans cadrer. Kallstrom a aussi essayé de frapper de loin, avec le même sentiment d'impuissance et sans plus de précision. Juninho s'est dispersé dans des tâches défensives qui rendent son rôle un peu trop difficile à son âge désormais avancé. Toulalan fut au four et au moulin, compensant partout, notamment sur l'aile gauche sur laquelle les Manx avaient décidé d'appuyer. Les latéraux inoffensifs et le système de jeu outrageusement timoré nous rendaient vulnérables aux montées des latéraux Mancuniens. Grosso... bon... Belle prestation de Cris - Squilacci sous la pression.


L'OL a craqué sur un but qui ne change pas grand chose puisqu'à 0-0, le retour était identique, à la différence près que le discours officiel au club aurait osé un "nous avons fait jeu égal avec ManU avec deux matches nuls", mais qui n'aurait abusé personne. L'OL s'est contenté de réagir au jeu mancunien, notamment au milieu de terrain où les souvenirs d'un rouleau compresseur usant au fil des minutes le bloc adverse est à classer dans les moments heureux des années 2000 quand Diarra, Essien ou Tiago jouaient du pied et du vice. Quand je parle de réaction, je suis inexact puisque que c'est bien d'un milieu qui a subi dont ce fut le cas puisqu'il fut incapable de se projeter vers l'avant lorsque l'équipe récupéra le ballon. Plus de joueur pour se faire respecter dans ce secteur -Fabio Santos est parti, il nous a manqué avant-hier soir- le milieu lyonnais s'est fait marcher dessus, pas piétiner méchamment, non... mais a été tenu en respect par Manchester et les occasions de but furent rarissimes.

Un constat me navre : apeuré par ManU, j'aurais adopté la même tactique que Perrin à l'aller comme au retour car je pense qu'avec Clerc devant Réveillère à Gerland, nous avons joué le 0-0 comme je pensais qu'il fallait le jouer. Puis au retour, pensant les Mancuniens un peu endormis par leur aisance en championnat et certaines phases conquérantes du match aller, j'aurais eu tendance à jouer modestement les Sochaliens. Voyant Govou peiner comme il a peiné et conscient de la nécessité d'un miracle pour nous sortir de ce mauvais pas, j'aurais naïvement misé sur le banco Keita dans la dernière demie-heure. A peu de choses près, c'est ce que Perrin a fait et je trouve ça navrant... navrant qu'un entraîneur d'une équipe prétendumment ambitieuse n'ait pas plus d'imagination qu'un gone qui se fatigue plus les cordes vocales que les méninges dans son virage ou son parcage. Perrin est un bon entraîneur de L1, peut être mais pas un manager de grand club et on est en droit d'en vouloir à JMA et consorts d'avoir eu la prétention d'imaginer que la culture du club était à ce point grande à l'OL que le premier bourricot venu était capable de gagner le titre haut la main et de passer pour un génie du coaching. Les saisons passées, on me disait souvent qu'Houllier n'avait pas tout à fait l'envergure pour nous amener au sommet et qu'à l'approche des dernières marches une certaine frilosité nous ferait trébucher... Ca fait longtemps que je n'avais pas eu l'impression d'être aussi loin des dernières marches qu'aujourd'hui.

Concernant la suffisance de l'encadrement du club dans le choix d'un entraîneur, le constat est relativement le même pour les joueurs puisqu'après avoir prétendu remplacer un Diarra par un homonyme frelaté, on se fourvoie régulièrement dans le choix des joueurs nécessaires, recrutant cher au lieu de recruter judicieusement, pareil en cela à un OM venant de vendre un Drogba quelconque. La liste est longue et il convient de ne pas en exclure un gars comme Bodmer qui n'apporte rien.
C'est assez à présent. Il y a beaucoup de chemin à (re)faire, et ça fait longtemps qu'on craint de le savoir. On en est sûr à présent

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